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L’espace européen des données de santé

Avantages et inconvénients du dossier électronique du patient

30. septembre 2025Dirk Backofen

Une plateforme européenne commune pour les données de santé voit le jour

La digitalisation du système de santé progresse – en Allemagne et en Europe. Avec l’espace européen des données de santé (EEDS), une plateforme européenne commune est en train de voir le jour, grâce à laquelle nous pourrons utiliser les données de santé de manière beaucoup plus complète. Par exemple, pour améliorer les soins individuels. Ou pour fournir à la recherche une base de données solide sur les maladies rares. 

Données pour les soins et la recherche

L’EEDS est un règlement européen qui est entré en vigueur en mars 2025. En Allemagne, le dataspace deviendra progressivement obligatoire et devrait être entièrement mis en œuvre entre 2027 et 2034. Il suit deux approches centrales : l’utilisation primaire, c’est-à-dire l’échange de données pour les soins médicaux directs, et l’utilisation secondaire, c’est-à-dire l’utilisation des données de santé pour la recherche, l’innovation et la gouvernance politique. Pour l’Allemagne, cela signifie que l’infrastructure nationale doit être intégrée sans faille dans le cadre européen.

Des objectifs similaires, des approches différentes

Comment le dossier électronique du patient (ePA) organisé de manière centralisée en Allemagne et l’EEDS interagissent-ils ? L’espace européen des données de santé et l’ePA poursuivent des objectifs similaires, mais reposent sur des architectures informatiques fondamentalement différentes. Alors que l’ePA est conçu comme une infrastructure cloud centralisée, l’EEDS mise sur un dataspace décentralisé. Il relie les systèmes nationaux existants via un réseau fédéré. Les données restent stockées localement, mais deviennent échangeables via des interfaces standardisées et la plateforme centrale d’interopérabilité MyHealth@EU.

Le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du climat a soutenu onze projets jusqu’en 2025 pour la création d’infrastructures de données sûres, souveraines et interopérables. Environ 130 millions d’euros ont été consacrés à des projets de recherche et d’innovation. Les exemples les plus connus sont les dataspaces pour l’habitat intelligent, l’industrie 4.0, la mobilité et Catena-X.
 

Dirk Backofen, responsable de l’activité Digital Identity de Deutsche Telekom et T-Systems

Il est grand temps de fixer des normes et d’utiliser le potentiel des données de santé pour améliorer les soins, la recherche innovante et les systèmes de santé durables.

Dirk Backofen, responsable de l’activité Digital Identity chez T-Systems

Catena-X : dataspace des constructeurs automobiles

Catena-X est l’écosystème de données de l’industrie automobile. Actuellement, plus de 180 entreprises sont enregistrées pour ce dataspace. Parmi les participants figurent de grands constructeurs automobiles comme BMW, Mercedes-Benz, Volkswagen, Ford, Renault et Volvo, de nombreux fournisseurs comme Bosch, ZF, Schaeffler et Magna, ainsi que des prestataires de services et de technologies de l’information, dont T-Systems. Ils partagent des données à plusieurs niveaux de la chaîne d’approvisionnement et au-delà, par exemple pour l’ensemble du cycle de vie d’une batterie. 

En effet, à partir de février 2027, le passeport batterie (Battery Pass) sera obligatoire pour toutes les batteries de plus de 2 kWh mises sur le marché de l’UE. Le passeport contient des informations sur l’origine, l’empreinte carbone, les matériaux utilisés, l’utilisation et la recyclabilité de la pile. T-Systems a développé une solution Battery Pass qui traite les données de toutes les phases du cycle de vie de la batterie et les intègre dans un jumeau numérique. L’échange de ces informations s’effectue via l’espace de données Catena-X.

L’Espagne est pionnière

Et où en sommes-nous dans le domaine de la santé ? Dans ce domaine, les premiers jalons ont déjà été posés en Espagne. T-Systems a construit une plateforme pour mettre en œuvre la stratégie de données de l’autorité sanitaire des îles Canaries (SCS). L’accent est d’abord mis sur les dépenses en médicaments dans les hôpitaux et les établissements de soins ambulatoires. Aux Canaries, elles s’élèvent à environ 700 millions d’euros. C’est la première étape vers un futur bureau de données du SCS et la base d’une future interface avec l’EEDS.

En Allemagne, nous sommes confrontés à un double défi : d’une part, faire progresser la numérisation nationale et, d’autre part, garantir l’harmonisation européenne. Le dossier électronique du patient, qui peut être utilisé par tous les assurés légaux depuis fin avril, sera obligatoire à partir du 1er octobre.

L’EEDS ouvre de nouvelles perspectives

L’entrée en vigueur de l’EEDS s’accompagne des chances et défis suivants :

Interopérabilité et normalisation

L’EEDS mise sur des normes européennes pour les dossiers médicaux électroniques (European Health Records). Pour l’Allemagne, cela signifie adapter son propre ePA à ces normes afin de pouvoir échanger des données au-delà des frontières, ce qui revient à renforcer la collaboration entre tous les acteurs du secteur de la santé.

Accès aux données et contrôle

L’EEDS renforce les droits des patients à contrôler eux-mêmes leurs données, à les partager ou à les libérer à des fins de recherche. Cela correspond bien aux principes de l’ePA allemand, qui mise également sur la participation active des assurés. Toutefois, des règles claires doivent être établies en matière de protection et de sécurité des données afin de garantir la confiance des utilisateurs. Cela signifie qu’il faut trouver des moyens permettant un accès autodéterminé et sécurisé aux données des patients via l’authentification du portefeuille d’identité numérique européen du patient. Dans cette mesure, nous devons penser et mettre en œuvre ensemble les cadres techniques et architecturaux de l’EEDS et du portefeuille d’identité numérique (portefeuille EUDI).

Recherche et innovation

Grâce à un vaste ensemble de données européennes et à l’utilisation transfrontalière des données de santé, nous pouvons renforcer considérablement le site de recherche allemand. En effet, la disponibilité de données pseudonymisées de haute qualité accélère le développement de nouvelles thérapies et de nouveaux médicaments. 

Défis techniques

L’intégration du dossier électronique du patient (ePA) allemand dans l’infrastructure européenne nécessite une modernisation complète des systèmes existants. L’interopérabilité, la sécurité des données et la convivialité sont des thèmes centraux.

Participer à l’élaboration des soins de santé européens

Conclusion : L’espace européen des données de santé est un autre levier pour faire progresser la digitalisation dans le secteur de la santé. Le dossier électronique du patient constitue à cet égard le fondement sur lequel une infrastructure de santé européenne, interopérable et conforme à la protection des données, peut voir le jour. Pour les acteurs du secteur de la santé, il est grand temps de fixer des normes et d’utiliser le potentiel des données de santé pour améliorer les soins, la recherche innovante et les systèmes de santé durables. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons exploiter pleinement les opportunités offertes par l’EEDS et contribuer activement à façonner l’avenir des soins de santé européens.

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Dirk Backofen, responsable de l’activité Digital Identity de Deutsche Telekom et T-Systems

Dirk Backofen

Responsable de l’activité Digital Identity, Deutsche Telekom AG/T-Systems International GmbH

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